vendredi 18 mai 2007

Quand on ne peut faire que la guerre: no peace and no love anymore

by Takis
Dès l'instant où nous nous somme revus, nos yeux se sont en même temps mis à tirer, comme si nos détonateurs respectifs s'étaient trouvés dans le regard de l'autre. Les rafales de mots sortant de nos quatre canons se sont jetés les uns sur les autres, et de leurs impacts mutuels est né l'un des plus éblouissants feux d'artifice. C'est ce qu'il se produit quand au lieu de se jeter des vérités directement au visage, elles atterrissent d'abord sur la boule à facettes de nos personnalités. Quant à nous, bien éclipsés derrière tous ces éclats étourdissants nous ne nous sommes même pas blessés, juste réciproquement oubliés. Comme tous bons généraux qui se respectent nous avons laissé nos soldats envoyés au front faire la guerre à notre place. Une fois l'inutile carnage terminé, il ne restait plus qu'à ramasser nos anciens vecteurs d'amitié blessés, mais certains mots avaient perdu trop de sens pour pouvoir survivre.

5 commentaires:

Bunny a dit…

Sans connaître la situation, je crois qu'il est parfois préférable de s'éloigner que de rester dans la zone de guerre. Ainsi, tout le monde s'épargne des souffrances inutiles!

Mais chaque situation est unique...

Myriam a dit…

Il y a pire. Puisqu'il est toujours possible de niveler vers le bas. Situation basique. On sonne à la porte. L'oeil collé au judas, on la reconnaît. Certainement pas une amie. Ni non plus une ennemie. Ou du moins on ne voudrait pas se rabaisser à ça. On ouvre la porte. Et c'est le début de ce qu'on déteste, un rapport de force inscrit sur le non-dit. Même pas d'échange visuel. Rien que du corporel, qui affirme que non et pourtant reste en place. Qui de nous deux sera la plus civilisée? Qui de nous sera la plus puissante?

Après coup, on tente d'en faire une stratégie d'existence selon ce que propose pleione: s'éloigner de la zone de guerre n'est pas toujours signe de fuite, parfois plutôt signe de bon sens.

Quoi que prétendent les yeux, le corps, quoi que prétendent tous les sens, mieux vaut se fier au 6e. Mieux vaut écouter les tripes, l'instinct, quitte à ce qu'ils proposent de prendre ses jambes à son cou.

Ou? Puisque c'est juste une proposition...

Bunny a dit…

Je suis d'accord avec Mafalda. S'éloigner n'est pas signe de fuite, encore moins un signe de faiblesse. À quoi ça sert de s'acharner à faire la guerre à une personne quand il y en a des milliards qu'on peut aimer?

Megane a dit…

Parce que seule une amnésie bien dosée viendrait à bout de cette volonté de garder auprès de soi ceux que l'on a eu besoin d'aimer. Mais quand on a aimé, le chemin vers cet amour cru enfin disparu et duquel on s'était effectivement éloigné reste gravé en pente raide. Il suffit de se rappocher juste un peu du bord pour glisser et à nouveau s'y engouffrer.
J'ai appris que sans amnésie il fallait un vainqueur et un vaincu pour tourner la dernière page. On ne saurait se contenter d'un accord mutuel puisqu'il restera toujours un équilibre forcément instable.
...jusqu'à mon dernier mot...

Unknown a dit…

on aime beaucoup ce ton nouveau, guerrier, amiral!