dimanche 22 février 2009

Ce désir

Je l'ai vraiment sur le bout de ma langue,

Il est paralysé là,
Après s'être aventuré jusqu'à l'extrême limite de l'oralement avouable,
Il reste farouchement bardé par la chaleur réconfortante à l'arrière de la digue d'émail,
Et brûle en silence jusqu'à l'étouffement,
Ce désir infamant et pourtant inflammable d'une simple étincelle,
Identique à celles qui embrasent candidement l'espoir des cierges.

vendredi 22 août 2008

Ma vie, cette suite d'accidents


Jour J

Le philosophe dira qu'on ne peut agir que sur ce qui dépend de nous, et je lui répondrai que rien ne dépend de nous. Nous n'agissons pas, nous réagissons. Nous ne construisons pas, nous sommes hypocritement fiers de penser avoir préservé ce que l'autre n'a pas encore détruit, mais cela viendra. Détruire c'est comme dormir: une inaction vitale chez l'autre. Mais lui jeter la pierre c'est encore se lapider soi-même, car je serai toujours l'autre d'un autre. Il n'y a rien de fatal là-dedans. Si détruire est comme dormir, alors détruire ne tue pas, car d'un banal sommeil on se relève toujours. Non, le seul à tuer, à agir sans faux-semblant, c'est l'Autre. Il est l'Autre commun de tous les autres. De ses aiguilles il nous pousse dans le dos pour nous acculer au dernier étage de notre vie, nous faisant trébucher sur chaque marche, puis d'une dernière impulsion il nous fera trépasser par la fenêtre. Prématurément campée devant la mienne, je le défiais, l'attendais avec l'insolence de ne pas l'avoir attendu pour y parvenir. Mais je savais par expérience qu'il préférait tromper les consciences résignées et surprendre. Alors j'ai fermé les yeux sur tout, et il a fini par venir.
C'est ainsi que le temps est venu, pour moi. Tic-Tac. Tic-Tac. Tic-Clac!
Contrairement à ce qu'ils en ont pensé, ce n'est pas moi mais, comme je viens de l'expliquer, l'aiguille des secondes qui m'a violemment poussée dans le dos, tout droit dans les bras de la fenêtre d'en face qui les avait grands ouverts en attendant d'embrasser ma vie toute entière.
Puis le temps est reparti, pour un tour d'horizon. Tac-Tic. Tac-Tic. Tac-Clic, photo...


...album des flash-backs.



dimanche 10 août 2008

Coups de pinceau

J'ai eu peur d'elle avant d'avoir peur pour moi. Mais il fallait tenter cette approche, une dernière fois. Une approche que je pensais sous contrôle, pour une fois. C'était bien essayé, mais la chance comme le contrôle échappent parce qu'en craignant suffisamment l'autre on s'aperçoit qu'ils ne sont pas tant modelés de nos mains que des siennes. Et elles me le font bien comprendre, mais ce lancinant manque de retenue ne me fera pas taire. Au rythme des mots qui sortent de ma bouche elle frappe, comme pour les faire retourner d'où ils viennent. C'est cela, parler sous la torture, mais une torture voulue, presque chérie. Acculée contre le mur et contre son gré mes phrases abondent au début. Mais bientôt, de là où entrent par habitude des effluves multicolores c'est un flot monochromatique qui commence à dévaler les sillons de douleur. De toute façon, avec elle ça a toujours été le monde à l'envers. Peu m'importe, je préfère savoir mon sang couler sur mon visage que son indifférence dans mes veines. Me sentant ainsi me répandre sur sa main tremblante, elle s'interrompt et ne me dévisage maintenant plus de ses mains mais des yeux. La voilà comme un peintre devant la toile de sa vie, se demandant comment corriger l'indigne bavure de son pinceau.

samedi 19 juillet 2008

Inversés



“Il ne pourra jamais me comprendre"


- Allô?

- Oui?... Ah, c'est toi!?

- Evidemment! Cette heure-là est toujours la mienne, enfin, celle que tu m'avais donnée, tu te rappelles?

- Oui, mais...

- Tu as changé d'avis? D'heure? Tu sais que ce n'est pas la période pour changer d'heure, hein?

- Non, et de toute façon donner c'est donner, reprendre c'est...

- ...voler.


dimanche 26 août 2007

Admission finale en Ecole d'ingénieur: Polytech Savoie

Admise à Polytech Savoie section Mécanique, Matériaux

Option choisie: Mécatronique (couplage Mécanique & Electronique) sur le site d'Annecy


Résidence universitaire:

jeudi 16 août 2007

dimanche 22 juillet 2007

Message personnel

Les gens se croient vraiment tout permis.
Même pas eu la politesse de me poser la question:
-" Tu ne m'en veux pas au moins si je meurs ? "
-" Non, ne t'inquiète pas pour ça, ce sont des choses qui arrivent à tout le monde. " lui aurais-je le plus gentiment du monde répondu.
Mais non, au lieu de ça on prend ses libertés et on embarque celles des autres avec parce qu'on les trouve si bien assorties ! Il y en a qui croient tellement faire une bonne affaire en rachetant pour pas cher leur propre liberté qu'ils pensent que c'est tous les jours et chez tout le monde les soldes. Ben voyons... Vous avez déjà entendu vous, crier à la volée:
A la première liberté achetée, les suivantes sont offertes !
Moi non.
Est-ce à cause de l'inflation de l'euro que les gens ne savent plus vivre ?

vendredi 13 juillet 2007

Mes sept vérités

Une amie bloggeuse fort sympathique -Daisyb, pour ne pas la citer..- m'a dernièrement chargée d'une mission "révélations" -> il me faut faire ici sept confidences me concernant, alors voilà:

 Au primaire, j'étais la seule fille acceptée des garçons pour jouer à "la bagarre" à chaque récréation

 A la même époque, un jour où je faisais rituellement seule mes tours de cour de récréation aux heures prévues, une fille qui s'amusait dans mon dos à me suivre s'est retrouvée à terre, après 2 sommations de s'arrêter, K.O. par poing droit. La seule fois où ma mère fut convoquée à cause de mon comportement (exemplaire par ailleurs...)

 En 2nde, le ton a soudainement monté entre moi et mon professeur de SVT en plein cours lorsqu'une élève derrière moi lui a demandé si un embryon d'oeuf souffrait et que je me suis retournée pour répondre à sa place: " Mais tu vois bien qu'il n'en a rien à foutre ! " -conséquence des préceptes d'une mère dont le combat est la protection animale-

 Je ne peux m'empêcher de tout faire à la dernière minute, de repousser les limites du raisonnable à l'inexorable. Ex: ne commencer un travail à rendre pour 8h qu'à 5h du matin, ne ranger mes cours que lorsque je n'ai plus assez de place sur mon lit (dernier lieu colonisé)...

 J'ai composé il y a 9 ans un alphabet codé grâce auquel je peux noter ce qui me passe par la tête sur n'importe quel support (principalement mes cours) sans préoccupation

 Petite, je me suis longtemps convaincue de ne pas venir de la même planète que ces autres avec lesquels je ne me trouvais rien de commun (ce temps-là est-il vraiment révolu?)

 J'organise toujours mes journées vacantes comme je l'entends et pas comme la Lune et le Soleil l'exigent (que l'on n'y voit pas un refus de l'autorité...) en ne sortant pratiquement de mes 25m2 qu'en cas d'urgence nourricière ou virée amicale nocturne


Et comme tout jeu possède une règle...
Voici ce qu'il faut faire : Chaque personne décrit ou révèle sept choses à propos d'elle-même qu'elle n'a pas encore révélées sur son blogue. Ceux qui ont été «tagués» doivent écrire sur leurs blogues ces sept choses ainsi que ce règlement. Vous devez «taguer» sept autres personnes et les énumérer sur votre blogue. Vous laissez alors sur les blogues de ceux que vous souhaitez «taguer» un commentaire leur indiquant qu'ils ont été «tagués» et les intimant à lire votre blogue.

Les malheureux taggés sont:

Un écrivain prometteur, j'ai nommé: Julien
Le photographe de Mes nuages
Une rêveuse
Tout droit sortie de sa bulle: Lolita
La lumière de la blogosphère: Lupiote.com
A star in the dark
Le gentil fou de Bassan

mercredi 4 juillet 2007

Les choses changent... ou pas








Pour parer aux souvenirs mis en pièces, j'essaie de rassembler les morceaux par écrit mais pour l'instant les mots m'ont fui. Ils ont bien fini par tomber dans vos oreilles, seulement ils ne veulent plus retourner dans ma bouche...

samedi 30 juin 2007

Evil by evil

Vous aviez dit vacances?


Je dis que seule une paralysie peut en guérir d'une autre.

Le général Amygdale a ordonné mercredi soir l'exécution immédiate du plan Spasmophilie. Suivant la tactique habituelle, son bataillon de fourmis est parti timidement, du bout des doigts, puis s'étant assuré d'être en terrain soumis a lancé l'offensive vers le centre assiégé des émotions. L'ennemi s'était replié au sommet du Tronc cérébral, centre stratégique de passage des voies sensitives. Armes dirigées vers le coeur du territoire conquis, le blocus ainsi établi empêchait à ses habitants toute sortie de leur cité limbique. Ne s'attendant pas à être attaqué de dos, il s'est laissé surprendre par la vague cryothérapeutique fourmillant de soldats composteurs qui pour briser le rempart en ont démembré chaque tireur. Elle s'est retirée comme elle était venue, remportant pour trophée macabre de sa victoire l'écume ivoire formée des débris de carcasses rivales.

samedi 23 juin 2007

En quarantaine

Besoin de... clôture volontaire/temporaire.
Solution paradoxale que celle de la clôture pour qui compte répondre ainsi au sentiment problématique de s'être enfermé soi-même. Jamais tant rangé que ces dernières semaines, chaque élément dans sa boîte, et chaque boîte a son étiquette. Juste pas fait attention que le dernier couvercle s'était refermé sur moi, et moi avec la main refermée sur l'étiquette. Les traits de mon visage se glacent à cause du soudain sang froid qui m'envahit, le tout seyant parfaitement à la place que j'occupe alors.

Besoin de... coupure volontaire/temporaire.
De couper mes ailes d'emprunt, celles qui me poussent dans le dos chaque fois que je chute, celles qui m'empêchent d'atteindre la réalité terrestre quand la gravité tente de m'y ramener. Mais de quel droit injuste je me permets ainsi de priver mes anges, moi l'égoïste qui, sans raison, pourrais certains jours leur déplacer des montagnes sans souffrir un effort, et d'autres déplacer leur cadavre sans verser une larme? Qu'ils soient prévenus. Et maintenant, qu'est-ce qui les retient encore, au sens littéral, de me laisser tomber?

Besoin de... d'eux involontaire/intemporel.
Parce qu'ils sont l'unique moyen d'atteindre le mystérieux contenu de mon coffre thoracique. Ils sont mes complices, mes otages, et mes négociateurs.

Prévention: fermeture volontaire/temporaire de boîtes mail.
Pour ne pas qu'ils me laissent ouvrir cette boîte de pandore.

lundi 18 juin 2007

Mes mots sont kamikazes, ils doivent se faire exploser en moi avant de pouvoir rejoindre les vierges pages.

Un roman incontournable: Claire Obscure

Philippe Pilato vous informe qu'il publie chez lulu.com "Claire Obscure", journal d'une disparition amoureuse, qu'il vous invite à découvrir, et à soutenir si vous l'aimez.

Cordialement,
Philippe Pilato
Nice, France

Claire Obscure, disponible ici en lien vers lulu.com







NOTE DE MÉGANE : pour ceux qui ont pris l'habitude de me lire et de filer mes mots, suivez en milieu de page le chemin tracé par mon commentaire vers ce roman "coup de coeur", ici:
Claire obscure, vu par Lauriane

dimanche 17 juin 2007

La ligne verte

Depuis son départ elle a continué sur une route tracée à coup de règles, évitant soigneusement courbures et autres croisements car c'est bien souvent là que se produisent les dérapages accidentels. Puis leurs routes ont de nouveau convergé et en sens inverse leurs bolides se sont croisés, mais pas leurs regards. Une ignorance plein phare. Son rêve suivant voulut effacer cet affront mutuel, mais de jouer les entremetteurs ne lui fut pas favorable: la force de l'habitude voulut qu'El essaya de le tuer au réveil. Seulement cette fois El échoua, l'envoyant dans un coma semi-conscient, à défaut de le renvoyer comme chaque matin par le fond de son inconscient. Dans ce lieu unique où le meurtre est un principe, seule la tentative de meurtre devient un crime. Une chance que son acte n'ait pas été réfléchi, qu'il relevait à l'origine de l'instinct. L'echec l'accable mais qu'il soit à un mécanisme universel l'exempte de la charge de préméditation. Pendant la bataille juridique du rêve pour sa survie, El reste derrière les vrais barreaux qui maintenant lui barrent la route, lieu originel du drame. C'est d'ici qu'El assure seule sa défense, une prise de temps forcée afin qu'à son tour El prenne le temps d'y repenser pour se repentir, de repenser au rêve pour le réveiller. L'arrangement avec la partie adverse est simple: s'il sort du coma, El sort de prison. Que le rêve survive à sa conscience et El pourra douloureusement purger sa peine en liberté. Qu'il meure dans les bras de son inconscient et El demeurera paisiblement impunie en cellule.
Cependant El sait que sortir de cette prison c'est continuer d'enfoncer les portes mais des portes ouvertes vers sa conscience, des portes qui n'offrent plus de résistance et qui laisseront passer bien d'autres rêves encore vivants. Or ce dont elle rêve en cet instant c'est d'achever ce dernier pour enfin en finir avec cette trop longue histoire chimérique. Alors El enfonce une dernière fois tête baissée la porte barrée de sa cellule, s'y défonce une ultime fois la pensée pour ne plus jamais réfléchir, ne plus jamais le réveiller. El disait que faute avouée est à demi pardonnée, voilà pourquoi étendue au pied des barreaux elle signait en ce jour ses aveux à l'encre écarlate.